Objet rituel

Masque zoomorphe

Nombre de masques africains de danses rituelles composent des figures animales plus ou moins symboliques ou réalistes, souvent composites.

Ce masque zoomorphe a été acquis par le botaniste Auguste Chevalier en octobre 1930 lors d’un séjour de recherche en Côte d’Ivoire. Il fait partie d’un ensemble de quatorze autres masques, qui furent conservés jusqu’en 2018 au laboratoire d’ethnobotanique du Muséum (Jardin des Plantes).

Chevalier étudiait la botanique économique des régions tropicales. La plupart de ces masques n’ont jamais servi, l’objectif du collecteur était avant tout d’analyser et d’identifier les essences de bois utilisées par les sculpteurs. C’est pourquoi l’intérieur à peine lissé de ce masque porte une étiquette qui précise qu’il est en bois de « Sérégoué » Holarrhena floribunda (Apocynaceae). Ainsi, bien que cet objet présente des qualités visuelles indéniables par sa verticalité augmentée des deux cornes qui le surmontent et sa polychromie à dominante rouge, noire et blanche, son intérêt réside dans la démarche scientifique associée.

En effet, dans les années 1930, les études d’identification des masques étaient quasiment inexistantes, de sorte que ces masques collectés par Auguste Chevalier font aujourd’hui figure de témoignages pionniers.

Manuel Valentin

Masque zoomorphe, Côte d’Ivoire, vue de face - Musée de l’Homme

© MNHN - J.-C. Domenech

Étiquette à l’intérieur du masque

© MNHN - M. Kourdourli