Quinine
Quinine
L’écorce du quinquina, utilisée comme tonique et remède contre la fièvre par les Indiens d’Amérique du Sud, s’est révélée efficace dans le traitement du paludisme, introduit par les conquistadors au XVIe siècle.
Rapportée en Europe sous l’appellation de « poudre de jésuite », elle fut analysée par les deux pharmaciens français Pierre Joseph Pelletier et Joseph Caventou en 1820, qui en ont extrait une molécule, la quinine – vue ici sous forme de cristaux au microscope –, encore utilisée de nos jours.
Efficace pour empêcher la reproduction du Plasmodium (parasite unicellulaire responsable du paludisme), elle peut cependant se montrer toxique pour le système nerveux. La pharmacologie moderne a donc développé des analogues moins toxiques, comme la chloroquine, qui a connu un regain d’intérêt lors de la crise du coronavirus SARS-CoV-2 en tant qu’antiviral potentiel.
La quinine est également utilisée à très faible dose (moins de 100 mg/l) dans diverses boissons, portant généralement la mention « tonic », pour son goût amer, ses propriétés tonifiantes… et sa fluorescence du plus bel effet sous l’éclairage ultraviolet de certains clubs !
Bernard Bodo, Séverine Amand, Philippe Grellier et Christine Maulay-Bailly