Cœlacanthe
Latimeria chalumnae
Ce moulage en plâtre peint a été réalisé d'après un cœlacanthe Latimeria chalumnae péché au large des Comores en 1960.
Conservatrice du musée d’Histoire naturelle d’East London en Afrique du Sud, Marjorie Courtenay-Latimer est appelée, le 2 décembre 1938, à la suite de la pêche d’un poisson rare à l’embouchure de la rivière Chalumna. Elle sollicite l’ichtyologiste James Leonard Brierley Smith qui déclare : « Je n’aurais été plus étonné si j’avais vu un dinosaure marcher dans la rue ! »
La nageoire caudale de l’animal a trois lobes et ses autres nageoires sont pédonculées, caractéristiques connues chez un seul groupe de poissons : les cœlacanthes. Mais ce groupe, bien représenté dans le registre fossile, est censé avoir disparu depuis 70 millions d’années ! L’animal est alors injustement qualifié d’ancêtre de l’Homme, de chaînon manquant ou encore de fossile vivant.
Dans le manchon musculeux de ses nageoires paires, le spécimen présente un humérus et un fémur, homologues à ceux de nos bras et de nos jambes. Bien que ressemblant à un poisson, il s’avère plus apparenté à nous qu’à une truite. Une sorte de faux poisson en somme, truffé de caractères propres aux cœlacanthes : il possède un organe électro-récepteur dans le museau, un crâne articulé en deux parties et même un poumon, régressé et non fonctionnel.
Les cœlacanthes vivent entre 100 et 400 mètres de profondeur, sur les marges ouest et est de l'océan Indien. Mais ses populations sont très réduites. Confrontée aux actions anthropiques, l'espèce est aujourd'hui en grand danger d'extinction.
Gaël Clément et Guillaume Lecointre