
Jardin des Plantes
Communiqué de presse
Des diables de Tasmanie au Jardin des Plantes
Site emblématique du Muséum ouvert en 1794, la Ménagerie, le zoo du Jardin des Plantes, est l’un des plus anciens zoos du monde. Il abrite aujourd’hui 500 animaux dont 40 % d'espèces menacées. À travers ses missions de conservation, de recherche et d’éducation, il joue un rôle majeur de sensibilisation des publics aux enjeux de protection du vivant, de préservation de leur diversité génétique et de protection de la biodiversité. La Ménagerie est ainsi spécialisée dans l’accueil des espèces menacées et peu connues du grand public comme le diable de Tasmanie Sarcophilus harisii qui est classé "En Danger" sur la liste rouge de l'IUCN.
Pour la première fois de son histoire, Paris va accueillir deux diables de Tasmanie. Ils sont arrivés le 5 juillet à 08 h 30 en provenance d’Australie, après une quarantaine sanitaire au zoo de Copenhague. Dans une première phase convenue avec le programme d’élevage, ce sont 2 mâles adultes qui ont été confiés à la Ménagerie : ambassadeurs d’une espèce menacée et d’un projet de conservation ambitieux in situ. Après quelques jours d'acclimatation, ces animaux étonnants sont présentés au public aujourd’hui, ils sont à découvrir au détour des allées arborées de ce site classé « Monument historique ».
Deux ambassadeurs

Diable de Tasmanie
© G. BalemboyNos 2 ambassadeurs se nomment Rori et Mordo, ce sont des mâles d’1 an qui viennent de 2 parcs différents. Le zoo du Jardin des Plantes a été sélectionné par le programme de sauvegarde de l’espèce, coordonné par le gouvernement d’Australie et de Tasmanie. L’objectif est de présenter et sensibiliser le grand public sur cet animal et son milieu.
Rori est né le 02/06/2022, il vient d’un sanctuaire de conservation unique en Tasmanie, Devils Cradle, situé à l'entrée du spectaculaire parc national de Cradle Mountain, classé au patrimoine mondial. Un sanctuaire unique dédié principalement à la sauvegarde du diable de Tasmanie, et également au chat marsupial moucheté Dasyurus maculatus. Les trois plus grands marsupiaux carnivores de Tasmanie sont désormais tous menacés dans la nature.
Mordo est né le 23/03/2022 à Trowunna Wildlife park : un sanctuaire privé où la faune et la flore indigènes de Tasmanie prospèrent. Trowunna a commencé à s'occuper des animaux indigènes de Tasmanie en 1979 et se trouve à la pointe de la conservation et de l'éducation dans l'État Australien. Il est actuellement impliqué dans cinq programmes d'élevage de conservation distincts pour assurer la survie de ces espèces menacées et en voie de disparition.
Des animaliers bien préparés
Aude Bourgeois, directrice et vétérinaire du zoo, prépare cette arrivée de longue date. Dès 2016, elle assistait à une formation au parc zoologique de Copenhague qui héberge cette espèce depuis plusieurs années et fournit des individus aux parcs européens. Deux autres soigneurs du zoo ont également été formés depuis, et le reste de l’équipe a reçu toutes les informations nécessaires pour prendre soin de ces deux nouveaux pensionnaires à la biologie exigeante. Le transfert de deux individus, qui devaient arriver en mars 2020, a été annulé suite à la crise sanitaire du Covid 19.
L’espérance de vie d’un diable de Tasmanie est d’environ 7-8 ans en captivité mais dès 4-5 ans, ces animaux peuvent développer naturellement des cancers et présentent des dégénérescences nerveuses provoquant des pertes d’équilibre. Ces animaux nécessiteront des soins et de l’attention, c’est pourquoi les équipes se sont bien préparées.
Une espèce fascinante

Diable de Tasmanie
© G. BalemboyIl s’agit du plus grand marsupial carnivore de près de 14 kilos pour les plus gros d’entre eux. Fourrure noire, oreilles rouges, queue épaisse, longues moustaches, dents pointues, gueule immense et cri strident, le diable de Tasmanie est pour ainsi dire un mythe…
Une espèce en danger d’extinction
À l’état sauvage, le diable de Tasmanie ne vit que dans ce pays situé au sud de l’Australie. Malgré sa protection par décret depuis 1941, sa population décline rapidement depuis 1996. Ces animaux sont victimes d’une terrible tumeur de la face transmissible par morsure qui a éliminé près de 80 % des individus. Aucun traitement n’est disponible et l’espèce est aujourd’hui classée en danger d’extinction. En 2004, une population de « réserve » a été créée à partir de diables en bonne santé dans des zoos d’Australie et de Tasmanie. Cela permet d’envoyer des diables « ambassadeurs » en Amérique du Nord et en Europe pour faire connaître l’animal, les mesures de sauvegarde mises en oeuvre, et contribuer à leur financement. C’est dans ce contexte que la Ménagerie, le zoo du Jardin des Plantes, qui privilégie des animaux de petite taille faisant l’objet de projets de conservation, a été sélectionnée par le gouvernement d’Australie et de Tasmanie. Diable de Tasmanie © Ghislain Balemboy
Un espace « sur mesure »
Son espace a été préparé selon un cahier des charges rigoureux transmis par le centre de conservation de l’espèce afin de satisfaire à tous les besoins des animaux. Dans les faits, le diable de Tasmanie s’adapte très bien : surtout actif la nuit, il peut aussi se nourrir le jour, il est à l’aise à la fois en milieu boisé et en zone découverte, il joue volontiers avec l’eau, se repose aussi bien dans un terrier qu’un gros buisson, et les plus jeunes peuvent même grimper aux arbres. Le nouvel enclos est ainsi composé d’herbes, de branches, d’un point d’eau et d’un abri. Il est prévu d’y dissimuler des proies mortes plusieurs fois par jour afin de stimuler leur instinct de chasseur et d’assouvir leur appétit car ces petits diables mangent beaucoup ! Environ l’équivalent du tiers de leur poids chaque jour en viande. Dans la nature tout y passe : animaux vivants ou morts, volailles ou mammifères, peau, os, jusqu’à des carcasses de mouton ou même de vaches. Une mâchoire puissante et des dents acérées leur permettent de venir à bout de presque tout.
Quelques chiffres
9 zoos présentent l’espèce en Europe
2 zoos en France
16 mâles / 17 femelles en Europe
700 individus dans les parcs zoologiques et centres de reproduction dans le monde
Contact presse
Muséum national d'Histoire naturelle
Jérôme Munier : 06 08 33 60 13
munier [@] mnhn.fr
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