Cyborgs, transhumanisme... Les frontières de l'humain en dix questions
Les innovations technologiques repoussent toujours plus loin nos limites humaines. Qu’en est-il de notre devenir et de celui de notre planète ? Parcourez les thématiques de l’exposition « Aux frontières de l’humain » à travers ces dix questions !
AVONS-NOUS DES APTITUDES SPÉCIFIQUES QUI GARANTISSENT NOTRE HUMANITÉ ?
L’humain a un langage articulé complexe, des différences de caractère génomique, une capacité d’abstraction artistique ; il est le seul à pouvoir raconter son histoire et à se poser la question de la frontière entre l’Homme et l’animal.
Mais nombreux sont les points communs que nous possédons avec les autres animaux ! Par exemple, nos plus proches cousins, les chimpanzés, sont bipèdes comme nous. Ils savent fabriquer des outils et sont capables d’apprendre et de reconnaître 500 mots !
Comme nous, les espèces qui vivent en groupe collaborent entre elles pour s’organiser, construire ensemble ou s’entraider. Enfin, les émotions ne sont pas le propre de l’Homme : d’autres primates connaissent aussi l’amour, l’amitié, le rire ou encore le partage.
COMMENT SE FABRIQUE UN CHAMPION ?
Épaules carrées ou menues, bassin large ou étroit… Chaque sportif a son morphotype ou, autrement dit, sa silhouette. Un cycliste ne sera pas bâti de la même manière qu’un joueur de basket ou de rugby. Ce morphotype s’acquiert progressivement avec un entraînement physique particulier.
Mais comme le rappelle Jean Leclerc, expert du monde du sport, « devenir un champion se joue autant dans la tête que dans les muscles », car ces sportifs de haut niveau sont également sollicités sur le plan physiologique, biomécanique et psychologique.
QUELLE DIFFÉRENCE ENTRE UN CYBORG ET UN ROBOT ?
« Cyborg » est la contraction de « cybernetic organism », un terme inventé dans les années 1960 par deux chercheurs new-yorkais : Manfred Clynes et Nathan S. Kline. Il désigne l’hybridité d’un organisme biologique relié des prothèses. Le cyborg est un humain greffé avec de la mécanique, de l’électronique. La pop culture est remplie d’exemples de cyborg : Inspecteur Gadget, Alita, Iron Man, Dark Vador, Edward aux mains d’argent… Le robot se différencie du cyborg par le fait qu’il constitue un assemblage entièrement artificiel.
QUELLES SONT LES GRANDES AVANCÉES EN TERMES DE RECONSTRUCTION DE L’HUMAIN ?
En quelques siècles, les pratiques en termes de reconstruction de l’humain ont considérablement évolué grâce aux progrès scientifiques et industriels ainsi qu’à l’évolution des matériaux et aux nanotechnologies.
Au XVIIe siècle, Ambroise Paré, chirurgien spécialiste des blessures de guerre, se servait d'un manchon de bois en guise de prothèse. Aujourd’hui, il est possible de relier la prothèse au système nerveux. Autre technologie : les exosquelettes, qui sont des équipements articulés et motorisés, fixés sur certaines parties du corps pour en augmenter les capacités. Citons enfin les implants : des dispositifs artificiels intégrés à l’intérieur du corps pouvant pallier un organe déficient ou amputé.
GPA, PMA, FIV… QUÉSACO ?
Lorsqu’il est question de procréation, de nombreux acronymes entrent dans la danse ! La PMA réfère à la procréation médicalement assistée. Les personnes éprouvant des difficultés à concevoir un enfant « naturellement » ont la possibilité de faire appel à cette pratique.
La fécondation in vitro (FIV) est une des techniques de la PMA. Il s’agit de recréer en laboratoire les étapes de la fécondation naturelle. Les couples stériles peuvent avoir recours à cette technique par insémination artificielle grâce au don ou à l’achat de gamètes, c’est-à-dire de cellules reproductrices mâles (spermatozoïdes) ou femelles (ovocytes).
En revanche, la gestation pour autrui (GPA) qui correspond à l’implantation d’un embryon dans l’utérus d’une mère porteuse, est une pratique interdite en France. Elle est cependant autorisée ailleurs en Europe (Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni).
JUSQU’OÙ SOMMES-NOUS CAPABLES D’ALLER EN MATIÈRE DE PROCRÉATION ?
Aux États-Unis, 42 % des établissements de santé pratiquent le diagnostic préimplantatoire. Ce processus coûteux mais disponible sur simple demande permet de choisir la couleur des yeux, des cheveux ou encore le sexe de l’enfant. En Europe, l’European Sperm-Bank promet à ses clients de trouver le donneur « idéal » en fonction de sa personnalité, ses caractéristiques physiques…
Généralisé, ce type de pratique pourrait aboutir à une forme d’eugénisme. Le recours aux biotechnologies pose donc des questions éthiques. Les receveurs de gamètes peuvent-ils exiger des critères physiques ? Les enfants nés par don de gamètes peuvent-ils connaître leur ascendant ? En France, un Comité national consultatif d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) a été créé pour répondre à ces enjeux de société.
JUSQU’À QUEL ÂGE UN ÊTRE HUMAIN PEUT-IL VIVRE ?
En un siècle, l’espérance de vie a doublé grâce à la baisse de la mortalité infantile, au recul de la mortalité adulte ainsi qu’à la lutte contre les infections et maladies cardiovasculaires ! En moyenne, l’espérance de vie est de 73 ans dans le monde. Le record de longévité est détenu par une française, Jeanne Calment, qui est décédée en 1997 à l’âge de 122 ans ! Les centenaires sont de plus en plus nombreux, essentiellement dans les pays développés.
En effet, les disparités sont fortes selon les pays : avec une moyenne de 55 ans, la Sierra Leone détient l’espérance de vie la plus courte au monde.
QU’EST-CE QUE LE TRANSHUMANISME ?
Il s’agit d’un mouvement culturel et intellectuel dont certains adeptes prônent la suppression de la maladie, la vieillesse, voire même la mort ou, autrement dit, ce qui fait l’essence même de la condition humaine. Du moins souhaitent-ils une mort très éloignée, plutôt choisie que subie.
L’aspiration à l’immortalité remonte à l’Antiquité mais le terme de « transhumanisme » apparaît vers 1950 en Californie, berceau d’une pluralité de courants qui, nourris des progrès technologiques, se sont développés dans les années 1980-1990.
Y A-T-IL UN LIEN ENTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET LA CRISE DE LA BIODIVERSITÉ ?
Depuis 2008, on estime que, sur un peu plus de 13 000 espèces évaluées, 187 ont disparu et 2 400 sont en voie d’extinction en France. Un quart des oiseaux d’Europe a disparu ces 30 dernières années à l’échelle nationale, de même que 60 % des moineaux, en 1 ans, à l’échelle de la ville de Paris. Cette crise de la biodiversité fait peu de bruit comparée au réchauffement climatique. Pourtant, les deux phénomènes sont liés puisque la hausse des températures met en péril les écosystèmes et, par conséquent, leur faune et leur flore.
FAISONS-NOUS FACE À UNE 6E EXTINCTION DE MASSE ?
En 500 millions d’années, il y a eu cinq extinctions de masse. Toutes ont été causées par de puissants phénomènes naturels (volcanisme, astéroïdes, tectonique des plaques, glaciation…). La dernière, qui eut lieu il y a 65 millions d’années, a été marquée par la disparition des dinosaures. Mais pour le moment les scientifiques parlent davantage de « crise de la biodiversité ». Il faudrait en effet que plus des trois quarts des espèces terrestres et marines disparaissent pour parler de 6e extinction de masse.
Aller plus loin
Dossier rédigé en juillet 2021