Partager sur
Pourquoi l’océan est-il salé ?
Par le biais de l’érosion (vent, pluie ou gel), les éléments chimiques des continents dont le sodium sont amenés jusque dans l’océan, notamment par les rivières et les poussières des déserts. L’océan est donc un réservoir qui réceptionne de nombreuses matières, notamment celles qui salent l’eau.
Qu’est-ce que le sel ?
Le sel est l’espèce chimique la plus abondante dans l’océan. Le sel de table ordinaire est formé d’une combinaison entre sodium et chlore. Sec, le sel forme des cristaux car le sodium et le chlore sont très fortement associés. En revanche, dans l’eau, ces composants sont très solubles. Les deux ions (sodium et chlore) qui forment le sel se séparent et se dispersent, ce qui donne le goût salé de l’océan.
Lire aussi —
D'où vient le sel ?
Pourquoi trouve-t-on du sel dans l’océan ?
Des échanges chimiques se produisent en permanence entre les compartiments de la planète Terre. Ces échanges sont des flux d’éléments chimiques entre continents, atmosphère et eau (salée et douce). L’océan reçoit absolument tous les éléments chimiques présents sur les continents, qu’ils soient naturels (comme le sodium) ou artificiels (espèces radioactives, hormones, produits médicamenteux…). Ces matières restent plus ou moins longtemps dans l’océan selon qu'elles sont solubles ou insolubles.
- Les éléments chimiques insolubles arrivent par l’érosion dans l’océan mais créent assez rapidement des particules nouvelles ou bien s’accrochent à d’autres particules (par exemple des cadavres d’organismes biologiques vivant en surface) et finissent dans les sédiments. C'est le cas du fer qui se transforme en d’infime particules de rouille ou l’aluminium. En moyenne, ces éléments restent entre 1 et 2 ans en superficie, et 10 ans en profondeur.
- Les éléments chimiques solubles restent dans l’eau et ne partent que par l’évaporation. Le sodium, par exemple, reste en moyenne 100 millions d’années dans l’eau !
Pourquoi les mers et océans ne sont-ils pas de plus en plus salés ?
Le stock de sel dans les mers et océans est renouvelé.
Dans certains lieux, on trouve des apports de sel notamment par l’arrivée des rivières dans la mer qui transportent chlore et sodium. En revanche, à certains endroits (notamment les marais salants), le sel sort par évaporation. Il forme parfois des roches spécifiques à sa sédimentation : les évaporites ! L'équilibre fragile entre évaporation et arrivée de sel tient encore. Il empêche ainsi les mers et océans d'être de plus en plus salés.
À la naissance de la Terre, l’eau était-elle salée ?
Il y a 4,6 milliards d’années, la Terre était très chaude, bombardée de météorites (donc très impactée) et très volcanique. Cela signifie qu’il y avait une forte présence de gaz carbonique et de chlore. Grâce au ravinement et avec l’érosion, les eaux ont reçu du sodium et du chlore. Une des hypothèses est donc qu’assez rapidement, l’eau est bien devenue salée.
Le saviez-vous ?
La mer Méditerranée est une des mers les plus salées car c’est un bassin d’évaporation, tandis que la mer Baltique est une des moins salées ! Celle-ci est moins profonde, son eau est donc plus souvent renouvelée, elle est soumise à moins de barrages et se fait alimenter par davantage de pluie et de neige.
Faut-il désaliniser l’eau de mer pour pallier le manque d’eau douce ?
La question de la désalinisation est assez complexe. En effet, elle apporte de l’eau douce à des populations qui en ont un grand besoin. Pour autant, cette activité implique de pomper de l’eau issue de la mer, d’en extraire de l’eau douce et de rejeter le sel. C’est un processus assez compliqué qui mène à la création d’une saumure (une eau sursalée et chimiquement impropre) qui sera rejetée dans la mer. Cela finit par créer un dérèglement dans certaines zones qui voient leur taux de sel augmenter de façon drastique si on ne prend pas la peine d’aller rejeter ces saumures loin au large. Sursaler l’eau localement est évidemment extrêmement mauvais pour toute la biodiversité puisque le milieu de plusieurs êtres vivants change fortement, et qu’il se retrouve pollué par de nombreux produits chimiques.
Article rédigé en mai 2023. Remerciements à Catherine Jeandel, océanologue et géochimiste au CNRS pour sa relecture et sa contribution.
Quoi de neuf au muséum ?
Retrouvez nos actualités et nos dossiers thématiques pour mieux comprendre l'humain et la nature.