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Labyrinthula algeriensis

Labyrinthula algeriensis

Labyrinthula algeriensis est un protiste marin vivant en colonie isolé d’algues laminaires. Il appartient au groupe des labyrinthulés dont la position systématique a été longtemps débattue. Considérés comme des champignons Myxomycètes par l’aspect de leurs colonies, Ils sont maintenant classés sans ambiguïté parmi les protistes Stramenopiles.

Les labyrinthulés sont des protistes unicellulaires principalement marins vivant en colonie sur les herbiers marins avec lesquels ils établissent une relation parasitaire, commensale ou mutualiste. Les colonies sont formées de cellules individualisées, en forme d’épingle, reliées entre elles par un réseau ectoplasmique qui leur permet de glisser le long du réseau et d’absorber des nutriments. La membrane ectoplasmique est produite par une organelle unique, le bothrosome. Ce réseau donne aux colonies un aspect de plasmodes de champignons Myxomycètes ce qui a conduit à les classer pendant très longtemps parmi les champignons. Cependant, leur caractérisation ultrastructurale, en particulier la mise en évidence de mitochondries à crêtes tubulaire et de spores de dissémination possédant deux flagelles de structure différente, a permis de les classer parmi les protistes Stramenopiles, ce qui a été confirmé par la suite par des analyses de phylogénie moléculaire.

Le rôle des labyrinthulés dans les écosystèmes marins est encore mal connu, mais certaines espèces ont été particulièrement étudiées car elles sont clairement impliquées dans la destruction de certains herbiers marins. L’espèce Labyrinthula zosterae est par exemple un des agents participant au dépérissement des plantes aquatiques marines appartenant au genre Zostera. Les zostères sont largement répandues dans le monde. Plus récemment, un labyrinthulé « terrestre »,  Labyrinthula terrestris a été impliqué dans la dégradation rapide du gazon des terrains de golf observée en saison froide. Le symptôme est un brunissement très rapide des brins d’herbe qui conduit à la mort du gazon infecté. L. terrestris croît lentement à la surface des brins d’herbe mais est également capable de pénétrer directement dans les cellules végétales et de provoquer leur nécrose.

Labyrinthula algeriensis a été identifié par André Hollande et Monique Enjumet au début des années 1950 à partir de macérations de frondes d’algues laminaires Laminaria iberica récoltées au large du cap Matifou de la baie d’Alger par 20 mètres de fond. Leur étude a permis une des premières descriptions d’un cycle évolutif de labyrintulés et la description de spores de dissémination biflagellés dont la microscopie électronique permettra leur classification parmi les Stramenopiles. L’impact écologique de L. algeriensis sur les algues laminaires est inconnu.

Jeune colonie de labyrinthula algeriensis

Labyrinthula algeriensis Hollande et Enjumet 1955, jeune colonie. Encart : cellules individualisées reliées entre elles par un réseau ectoplasmique

© MNHN - P. Grellier
Jeune colonie de labyrinthula algeriensis

Labyrinthula algeriensis Hollande et Enjumet 1955, jeune colonie présentant un aspect de plasmode de champignon Myxomycète

© MNHN - P. Grellier

Labyrinthula algeriensis Hollande et Enjumet 1955, fragment de colonie

© MNHN - P. Grellier
Jeune colonie de Labyrinthula algeriensis

Labyrinthula algeriensis Hollande et Enjumet 1955, fragment de colonie montrant les cellules individualisées interconnectées entre elles par un réseau ectoplasmique

© MNHN - P. Grellier
Jeune colonie de Labyrinthula algeriensis

Labyrinthula algeriensis Hollande et Enjumet 1955, fragment de colonie montrant les cellules individualisées interconnectées entre elles par un réseau ectoplasmique @ CC BY-NC-SA

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Colonie âgée de Labyrinthula algeriensis

Labyrinthula algeriensis Hollande et Enjumet 1955, aspect d’une colonie âgée

© MNHN - P. Grellier
Colonie de Labyrinthula algeriensis en voie de formation de spores

Labyrinthula algeriensis Hollande et Enjumet 1955, fragment de colonie en voie de formation de spores

© MNHN - P. Grellier
Colonie âgée de Labyrinthula algeriensis

Labyrinthula algeriensis Hollande et Enjumet 1955, aspect d’une colonie âgée

© MNHN - P. Grellier

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